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la porte étroite

nous, mais deux classes au-dessous, je ne le retrouvais que les dimanches. S’il n’avait été frère de mes cousines, auxquelles du reste il ressemblait peu, je n’aurais pris aucun plaisir à le voir.

J’étais alors tout occupé par mon amour et ce ne fut qu’éclairées par lui que ces deux amitiés prirent pour moi quelque importance. Alissa était pareille à cette perle de grand prix dont m’avait parlé l’Évangile ; j’étais celui qui vend tout ce qu’il a pour l’avoir. Si enfant que je fusse encore, ai-je tort de parler d’amour et de nommer ainsi le sentiment que j’éprouvais pour ma cousine ? Rien de ce que je connus ensuite ne me paraît mieux digne de ce nom, — et d’ailleurs, lorsque je devins d’âge à souffrir des plus précises inquiétudes de la chair, mon sentiment ne changea pas beaucoup de nature : je ne cherchai pas plus directement à posséder celle que, tout enfant, je prétendais seulement mériter. Travail, efforts, actions pies, mystiquement j’offrais tout à Alissa, inventant un raffinement de