Page:Gide - La Porte étroite, 1909.djvu/92

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IV


Le temps, jusqu’aux vacances du nouvel an, était si court, que, tout exaltée par mon dernier entretien avec Alissa, ma foi put ne pas défaillir un instant. Ainsi que je me l’étais promis, je lui écrivais très longuement chaque dimanche ; les autres jours, me tenant à l’écart de mes camarades, et ne fréquentant guère qu’Abel, je vivais avec la pensée d’Alissa et couvrais mes livres favoris d’indications à son usage, soumettant à l’intérêt qu’elle y pourrait prendre l’intérêt que moi-même y cherchais. Ses lettres ne laissaient pas de m’inquiéter ; encore qu’elle répondît assez régulièrement aux miennes, je croyais voir plutôt, dans son zèle à me suivre,