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ANDRE GIDE

pagnes et je n’osais pas m’approcher ; maintenant vous êtes là seule. Prenez mes fleurs et venez je vous prie ; apprenons-nous des joies charmantes.

Rachel souriait attentive ; Luc l’ayant prise par la main, ce fut ensemble qu’ils rentrèrent.


Le jour passa dans les jeux et les rires, Luc s’en retourna seul au soir. La nuit vint, pour lui, sans sommeil ; souvent, quittant son lit trop chaud, il marchait dans sa chambre, ou se penchait à la fenêtre ouverte. Il souhaitait d’être plus jeune et d’une bien plus grande beauté, pensant qu’entre deux êtres, l’amour a la splendeur de leurs corps. Toute la nuit Luc