Page:Gide - La Tentative amoureuse, ou le Traité du vain désir.djvu/31

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ANDRE GIDE

fillettes y venaient jouer et danser les rondes, et le soleil était encore si bas sur la plaine, que les arbres ne faisaient pas d’ombre.

Un peu plus tard, de grandes jeunes filles tranquilles entrèrent parmi les plates-bandes et préparèrent des guirlandes — comme vous en tressiez, Rachel. Vers midi des couples survinrent, — et, le soleil ayant passé sur les arbres, la voûte opaque des ramées fit l’allée, semblait-il, plus fraîche ; ceux qui s’y promenaient ne se parlaient plus qu’à voix basse. Un peu plus tard, comme elle était moins éblouie, on commença de voir la plaine où l’Été semblait épandu. Des promeneurs s’accoudèrent, se penchèrent aux balus-