Page:Gide - La Tentative amoureuse, ou le Traité du vain désir.djvu/45

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
ANDRE GIDE

geait ; — c’était l’heure où les murs des jardins n’ont pas d’ombre. Ils virent, presque sous le lierre et cachée, une petite porte fermée. Insensiblement le mur tournait et le soleil, tournant aussi tandis que s’achevait le jour, semblait les suivre. Par-dessus le mur, des branches se penchaient, mais sans gestes. Il naissait de l’intérieur du parc, comme un bruit de rires, mais souvent les jets d’eau font le bruit même de paroles. Tout d’un coup ils se retrouvèrent devant la mer. Alors ils furent pris par une grande tristesse, et ils s’assirent un peu, avant de se remettre en route pour revenir. Devant eux, ainsi que de l’autre côté, un promontoire de pierre s’avançait