Page:Gide - La Tentative amoureuse, ou le Traité du vain désir.djvu/46

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ANDRE GIDE

dans la mer, et continuait le mur dont la mer battait le pied dans une douve infranchissable. Et la tristesse les pénétra, les remplit, entrant toute à la fois par la plus étroite fissure. — Surtout, ils étaient las de la course, et de ce qu’elle eût été vaine. — Le soleil maintenant disparaissait derrière le parc ; ils marchaient dans l’ombre envahissante du mur ; il leur parut un peu qu’elle avait en elle un mystère. Il leur semblait entendre par instants le bruit comme d’un jeu de doigts sur des vitres, mais ce bruit cessant sitôt qu’ils cessaient de marcher, ils le crurent causé par l’étourdissement de leur marche. Il était nuit déjà depuis longtemps lorsqu’ils rentrèrent. Le lendemain, dans le