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ANDRE GIDE

pons-nous de l’avenue. — Il y vint, vers midi, une assemblée de jeunes femmes ; elles marchaient en se donnant la main, comme vous avec vos compagnes ; elles riaient ; puis vinrent des hommes costumés de soie et de dorures frivoles ; s’étant assis, tous ensemble causèrent.

Le jour passa ; eux s’étaient tus et l’ombre s’était allongée sur la mousse ; ils se levèrent et s’en allèrent pour voir se coucher le soleil. Et l’avenue s’emplit d’inquiétude et de murmure ; tout s’apprêtait à s’endormir ; — puis tout se tut ; c’était le soir et les branches se balancèrent ; les troncs gris paraissaient mystérieux dans l’ombre ; il s’éleva un chant d’oiseau crépuscu-