Page:Gide - La Tentative amoureuse, ou le Traité du vain désir.djvu/49

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ANDRE GIDE

cun d’eux s’en alla vers de solitaires conquêtes. — Alors tous les oiseaux s’éveillèrent. Il y eut des poursuites amoureuses sous les feuilles et des rondes d’insectes dans l’air : on entendait des vols d’abeilles et sur les gazons s’ouvraient les nouvelles fleurs butinées. Des murmures délicieux s’élevèrent.

Plus loin, où le terrain cessait, l’on ne voyait plus que des feuilles ; plus bas, dans la vallée moins ténébreuse, les cimes flottantes des arbres ; et plus bas encore, une brume. Ô ! comme nous nous serions penchés, pour voir les cerfs descendre boire !

— Et les deux chevaliers ? dit Rachel.

— Ah ! laissons-les, dit Luc — occu-