Page:Gide - Le Journal des Faux-monnayeurs 1926.djvu/62

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ladie... Je refermai la porte aussitôt. Mais le wagon où nous nous installâmes alors, Marc et moi, n’allait que jusqu’à Marseille. Arrivés là, il fallut changer et, dans le train bondé, le seul compartiment où nous pûmes trouver place était celui où nos places restaient gardées. La fenêtre était baissée ; on respirait... et peut-être après tout, m'étais-je imaginé la mauvaise odeur.

Cette jeune fille, à présent, me paraissait presque jolie. La sueur collait à ses tempes ses cheveux coupés à la florentine ; par instants, elle souriait aux deux femmes qui l’accompagnaient — qui devaient être sa mère et sa tante. La tante demandait alors :

— Comment te sens-tu? — mais la mère s’écriait aussitôt :

—Ne lui demande donc pas tout le temps comment elle va. Moins elle y pense, mieux ça vaut.