Page:Gide - Le Journal des Faux-monnayeurs 1926.djvu/73

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au roman. On n'obtient rien de bon par le mélange. J'ai toujours eu horreur de ce que l’on a appelé « la synthèse des arts », qui devait, suivant Wagner, se réaliser sur le théâtre. Et cela m'a donné l’horreur du théâtre — et de Wagner. (C'était l'époque où, derrière un tableau de Munkaczy, on jouait une symphonie en récitant des vers; l’époque où, au Théâtre des Arts, on projetait des parfums dans la salle pendant la représentation du Cantique des Cantiques). Le seul théâtre que je puisse supporter est un théâtre qui se donne simplement pour ce qu’il est, et ne prétende être que du théâtre.

Le tragédie et la comédie, au XVIIe siècle, sont parvenues à une grande pureté (la pureté, en art comme partout, c'est cela qui importe) — et du reste, à peu près tous les genres, grands ou petits, fables, caractères, maximes, sermons, mémoires,