Page:Gide - Le Journal des Faux-monnayeurs 1926.djvu/74

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lettres. La poésie lyrique, purement lyrique[1] —et le roman point ? (Non ; ne grossissez pas à l'excès la Princesse de Clèves ; c'est surtout une merveille de tact et de goût...)

Et ce pur roman, nul ne l'a non plus donné plus tard; non, pas même l’admirable Stendhal, qui, de tous les romanciers, est peut-être celui qui en approche le plus. Mais n'est-il pas remarquable que Balzac, s’il est peut-être le plus grand de nos romanciers, est sûrement celui qui mêla au roman et y annexa, et y amalgame, le plus d'éléments hétérogènes, et proprement inassimilables par le roman ; de sorte que la masse d'un de ses livres

  1. Oserai-je bien faire remarquer que, dans la Porte Étroite (1909) il est déjà question de « poésie pure » (p. 132-133) ; incidemment, il est vrai; mais il ne me paraît pas que ces mots, dans l'esprit d'Alissa, aient une signification très différente de celle que l'abbé Brémont devait leur donner plus tard.