Page:Gide - Le Journal des Faux-monnayeurs 1926.djvu/75

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reste à la fois une des choses les plus puissantes, mais bien aussi les plus troubles, les plus imparfaites et chargées de scories, de toute notre littérature. Il est à remarquer que les Anglais, dont le drame n'a jamais su parfaitement se purifier (au sens où s'est purifiée la tragédie de Racine), sont parvenus d'emblée à une beau- coup plus grande pureté dans le roman de De Foë, Fielding, et même de Richardson. Je crois qu'il faut mettre tout cela dans la bouche d'Edouard — ce qui me permettrait d'ajouter que je ne lui accorde pas tous ces points, si judicieuses que soient ses remarques; mais que je doute pour ma part qu'il se puisse imaginer plus pur roman que, par exemple, La double Méprise, de Mérimée. Mais, pour exciter Edouard à produire ce pur roman qu'il rêvait, la conviction qu'on n'en avait