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Page:Gide - Le Voyage d’Urien, Paludes.djvu/153

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roseaux. Le quatrième jour, il mange les deux dernières macreuses. Le cinquième jour, il défait sa hutte et s'ingénie pour une maison plus savante. Le sixième jour...

- Assez ! dit Hubert, - j'ai compris ; - cher ami, tu peux écrire. » Il partit.

La nuit était close. Je rangeai mes papiers. Je ne dînai point; je sortis; vers huit heures j'entrai chez Angèle.

Angèle était à table encore, achevant de manger quelques fruits; je m'assis auprès d'elle et commençai de lui peler une orange. On apporta des confitures et, lorsque nous fûmes de nouveau seuls :

« Qu'avez-vous fait aujourd'hui? » dit Angèle, en me préparant une tartine.

Je ne me souvenais d'aucun acte et je répondis : « Rien », inconsidérément, puis aussitôt, craignant des digressions psychologiques, je songeai à la visite et m'écriai : « Mon grand ami Hubert est venu me voir à six heures.

- Il sort d'ici », reprit Angèle; puis resoulevant à son propos d'anciennes querelles :« Lui du moins fait quelque chose, dit-elle; il s'occupe. »