couchés fut splendide. Une telle magnificence s’y posait, que longtemps après je ne pus plus penser à rien d’autre, et je reconnus là ma vieillesse.
— J’ai depuis occupé un chalet dans les hautes Alpes ; un palais blanc à Malte, près du bois parfumé de Citta-Vecchia, où les citrons ont l’acide douceur des oranges ; une calèche errante en Dalmatie — et ce jardin présentement, sur la colline de Florence, celle qui fait face à Fiesole, où je vous ai ce soir assemblés.
Ne me dites pas trop que je dois aux événements mon bonheur, évidemment ils me furent propices, mais je ne me suis pas servi d’eux. Ne croyez pas que mon bonheur soit fait à l’aide de richesses ; mon cœur sans nulle attache sur la terre est resté pauvre, et je mourrai facilement. Mon bonheur est fait de ferveur. Je sais des jours où me répéter que deux et deux faisaient encore quatre suffisait à m’emplir d’une certaine béatitude — et la simple vue de ma main sur la table. À travers indistinctement toute chose, j’ai éperdument adoré. »