Page:Gide - Les Poésies d’André Walter, 1922.djvu/8

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Pour quand nous avons trop mal à la tête
Au fond de la chambre basse on a mis
Parallèles deux étroites couchettes ;
Nous nous étendons puérils et soumis.

Nous récitons nos petites prières ;
Nous soufflons tous les flambeaux
Et se closent sur nos paupières
Les nuits étroites des tombeaux.

Mais devant nos prunelles hagardes
Un grand concept s’obstine à mourir
Et nous avons peur de nous endormir
Parce que l’un sent que l’autre le regarde.