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III



Un soir nous avons levé la tête
De dessus nos graves bouquins.
Dans les pins soufflait un vent de tempête
Le clair de lune faisait comme un étrange matin.

Tu m’as dit : « C’est l’heure de nous mettre en route
Voilà assez longtemps que nous sommes enfermés.
Dehors le vent bruit comme la mer. Écoute !
Fausse aurore, encore nous auras-tu charmés ?

Il est temps pourtant de savoir ce que nous sommes,
Avant de nous rendormir encor.
Marchons tous deux où nous mènera la route
Dans le clair de lune, dehors. »