Page:Gide - Numquid et tu, 1926.djvu/15

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Que m’importent les controverses, et les arguties des docteurs. Au nom de la science ils peuvent nier les miracles, au nom de la philosophie la doctrine et au nom de l’histoire les faits. Ils peuvent mettre en doute l’existence même de Celui-ci, et par la critique philologique suspecter l’authenticité des textes. Même il me plaît qu’ils y parviennent, car ma foi ne dépend en rien de cela.

Je tiens ce petit livre dans ma main et aucun plaidoyer ne le supprime ni ne me l’enlève ; je le tiens ferme et peux y lire quand je veux. Où que je l’ouvre, il luit d’une manière toute divine ; et tout ce qu’on y peut opposer ne fera rien contre cela. C’est par là que le Christ échappe à ceux-là mêmes qui s’en viennent pour le saisir, et non point par la ruse, ni par la force ; et que ceux-là, de retour auprès des Pontifes,