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Page:Gide - Numquid et tu, 1926.djvu/17

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Cette divinité me suffit. Mon esprit et mon cœur se satisfont à cette preuve. Ce que vous apportez en plus l’obscurcit.

C’est parce que le Christ est Fils de Dieu, ont-ils dit, qu’il nous faut croire à ses paroles. Et d’autres sont venus qui n’ont plus tenu compte de ses paroles parce qu’ils n’ont pas admis que Jésus fût le Fils de Dieu.

Seigneur, ce n’est pas parce que l’on m’a dit que vous étiez le Fils de Dieu que j’écoute votre parole ; mais votre parole est belle au-dessus de toute parole humaine, et c’est à cela que je reconnais que vous êtes le Fils de Dieu.



Par quelle absurde modestie, par quelle humilité, quelle honte, ai-je jusqu’aujourd’hui différé d’écrire ce qui depuis tant d’années s’impatiente en moi…

J’attendais toujours plus de sagesse, de lecture, de connaissance, comme si la sagesse des hommes n’était pas folie devant Dieu.