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L’ÉLÉVATION DU TAUX DE L’ESCOMPTE.


Il est un cas dans lequel les banques courent le risque d’avoir à rembourser une grande quantité de leurs billets : c’est toutes les fois qu’il y a lieu de faire des paiements considérables à l’étranger. Comme ces paiements ne pourront point être faits en billets, mais seulement en numéraire, il faudra bien qu’on s’adresse à la Banque pour convertir les billets en espèces.

Si, à la suite d’une mauvaise récolte, il faut acheter une vingtaine de millions de quintaux de blé à l’étranger, voilà une somme de 400 millions de francs environ qu’il faudra envoyer en Amérique ou en Russie, et la Banque doit compter que l’on viendra puiser dans sa caisse la plus grande partie, sinon la totalité de cette somme. Les caves de la Banque, comme nous l’avons vu, sont le réservoir dans lequel vient s’accumuler la plus grande partie du capital flottant du pays sous la forme de numéraire et le seul dans lequel on ait la ressource de puiser en cas d’urgence. C’est une situation qui peut devenir périlleuse pour la Banque, si son encaisse, et surtout cette d’or, n’est pas énorme. Heureusement elle est avertie à l’avance de cette situation par une indication plus sûre que celle que le baromètre peut donner au marin ou le manomètre au mécanicien — par le cours du change. Si, en effet, le change devient défavorable, c’est-à-dire si le papier sur l’étranger se négocie au-dessus du pair, la Banque doit en conclure que les débiteurs qui ont des paiements à faire à l’étranger sont très nombreux, beaucoup plus nombreux que ceux qui ont des paiements à recevoir, et que par conséquent, comme tout ne pourra pas se régler par voie de compensation, il faudra envoyer du numéraire au dehors pour solder la différence (Voy. ci-dessus, p. 285).