Page:Gilbert - Œuvres, édition Nodier, Garnier.djvu/11

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gré de ce genre d’abnégation aux hommes doués d’un certain talent, qui ont préféré le dédain, la proscription, la misère, pour l’amour de la vérité, à la faveur d’un parti qui mène à tout ce qui entoure ses créatures les plus méprisables d’autant de renommée qu’il leur plaît d’en exiger; d’un parti qu’on n’a jamais attaqué impunément, qu’on n’a jamais servi inutilement, et qui aujourd’hui, comme alors, est maître de flétrir la vie, de paralyser le génie d’un homme de bien, et d’élever aux nues la réputation d’un libelliste, dont tout le mérite consiste dans un dévouement servile aux principes de la secte.

On assure que Gilbert arriva à Paris s’ans autre ressource que les vers dont se compose son Début poétique[1]. Lui seul, du moins dans la confiance d’une jeunesse inexpérimentée, put regarder comme une ressource auxiliaire je ne sais quelle recommandation qui lui avait été donnée pour d’Alembert. Cette erreur ne dura pas longtemps : il trouva dans

  1. 1771, in-8e, et 1772, même format, augmenté d'un chant d' Abel et d'autres ouvrages.