Page:Gilbert - Le Dix-huitième Siècle, 1776.djvu/28

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Mais qu’on m’ose prôner des Sophistes pesans,
Apostats effrontés du goût 8c du bon sens :
Saint-Lanlbert, noble Auteur dont la Muse pédante
Fait des vers fort vantés par Voltaire qu’il vante;
Qui du nom de Poé’me ornant de plats Sermons,
En quatre Points mortels a rimé les Saisons ;
Et ce vain Beaumarchais, qui trois fois avec gloire,
Mit le Mémoire en Drame & le Drame en Mémoire ;
Er ce lourd Diderot,, Docteur en style dur,
Qui passe pour sublime, à force d’être obscur ;
Et ce froid d’Alembert, Chancelier du Parnasse,
Qui se croit un grand Homme & fit une Préface ;
Et tant d’autres encor dont le Public épris,
Connoît beaucoup les noms & fort peu les écrits ;
Alors, certes alors ma colère s’allume,
NEt la vérité court sé placer sous ma plume.
Ah ! du moins par pitié s’ils cessoient d’imprimer,
Dans le secret, contens de pro’ser, de rimer ;
Mais de Fhumanité maudits-Missionnaires,
Pour leurs tristes Lecteurs ces Prêcheurs n’en ont guères :
LaHarpe est-il bien mort? Tremblons; de son tombeau
On dit qu’il sort armé d’un Gustave nouveau;
Thomas est en travail d’un gros Poê’me épique;
Marmontel enjolive un Roman poétique ;
Et même Durosoy, fameux par des Chansons,
Met l’Histoìre de France en Opéras-Bouffons :