Page:Gilbert - Le Jubilé, suivie de deux autres ouvrages, 1776.djvu/10

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France ! au fond de sa Cour si ton Maître s’exile ;
Ton bonheur lui prescrit ce sacrifice utile :
Peut-il quitter son Peuple, investi de dangers ;
Mais un Frère vanté, mais un autre lui-même,
Pour son Prince qu’il aime,
Va conquérir les cœurs sur des bords étrangers.




Partez, jeune Héros que Turin nous envie ;
Sur les pas d’une Sœur, de nos regrets suivie,
Visitez cet Empire où l’attend un Époux,
Où l’Éridan, chanté par cent Muses rivales,
Roule ses eaux royales,
Fier d’enlever Clotilde à nos fleuves jaloux.




Sous quel ciel merveilleux l’amour va vous conduire !
Ces alpes, ces rochers parlent, pour vous instruire ;
Ils sont pleins d’Annibal & pleins de vos Aïeux.
Le sang de ces Héros qu’adopta la victoire,
Prodigué pour la gloire,
Illustra ces forêts qui soutiennent les cieux.