Page:Gilbert - Le Jubilé, suivie de deux autres ouvrages, 1776.djvu/11

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Vous marchez, entouré de prodiges sans nombre :
Là du Peuple Romain gît au loin la vaine Ombre ;
Devant lui se taisoient les Rois respectueux :
Cet immense colosse, élevé par la guerre
Au trône de la terre,
Tombe, & n’est plus hélas ! qu’un nom jadis fameux.,




Ici Rome pourtant demande votre hommage ;
Rome qui d’Elle-même est une triste image ;
Rome où les vils troupeaux marchent sur les Césars ;
Veuve d’un peuple Roi, mais Reine encor du monde ;
Rome sur qui se fonde
La gloire d’un pays, deux fois père des Arts.




Mais vous ne cherchez pas sur ces rives funèbres
Des monumens d’orgueil, des ruines célèbres ;
L’amitié vous appelle aux fêtes de l’amour,
En des lieux, où voyant des Princes populaires,
Du pauvre toujours pères,
On croirait que Bourbon n’a point changé de Cour.