Page:Gilbert - Le Jugement dernier, 1773.djvu/20

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De son amour pour eux étouffant les murmures,
Un Ange furieux (il étoit leur appui)
Frappe d’un fouet d’airain ces victimes impures,
Qu’il chasse devant lui.

 
C’est vous, vous que l’on vit, profanant la victoire,
D’un pôle à l’autre envoyer le trépas,
Comptant vos jours & vos droits à la gloire,
Par vos nombreux assassinats.
Et vous, Monarques téméraires,
Qui nés soutiens des Loix, mais toujours leurs bourreaux,
Tyrannisiez le Peuple en vous nommant ses pères,
Du Dieu qui vous créa sacrilèges rivaux.

Vous, Princes indolents, qui parmi les délices
Laissiez errer vos inconstants désirs,
Regardant vos Sujets, qui payoient vos caprices,
Comme un Peuple créé pour nourrir vos plaisirs.
Vous tous, ô Rois, dont l’ame indifférente
A brillé de quelques vertus ;
Trop heureux si par vous la Patrie expirante
N’avoit vu des brigands du pouvoir revêtus,