Page:Gilbert - Le Jugement dernier, 1773.djvu/21

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Pour s’enrichir de ses ruines,
Du nom sacré d’impôts ennoblir leurs rapines !

O Sion ! ô combien de mortels éperdus
Remplissent aujourd’hui ton enceinte immortelle !
Le Musulman, le Juif, le Chrétien, l’Infidele,
Devant ce même Dieu demeurent confondus.
Quel tumulte effrayant ! que de cris lamentables !
Ciel ! qui pourroit compter le nombre des coupables ?
Ici, près de l’ingrat,
Se cachent l’imposteur, l’avare, l’homicide,
Et ce guerrier perfide
Qui vendit sa Patrie en un jour de combat.

Ces Juges trafiquoient du sang de l’innocence
Avec ses fiers persécuteurs.
Sous le vain nom de Bienfaiteurs
Ces Grands semoient ensemble & les dons & l’offense.
Vous fuyez vainement, l’œil vengeur vous poursuit,
Vous, traîtres, vous, flatteurs, vous, hypocrites même :
Les antres, les rochers, l’Univers est détruit.
Tout est plein de l’Être Suprême.