Page:Gilkin - La Nuit, 1897.djvu/244

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De mystérieuses pensées
Cernant les yeux violacés,
Font pâlir les têtes lassées
Et frémir les bras enlacés ;

Sur les roses sombres des lèvres,
Brûlants, palpitants, éperdus,
Au milieu des flammes des fièvres
Tremblent les baisers défendus ;

Et les perversités subtiles
De l’intelligence et du cœur
Se glissent comme des reptiles
Dans le plaisir et la douleur.

Quel haschisch, quelle jusquiame,
Quel opium et quel éther
Pourraient ainsi corrompre l’âme
Pour mieux empoisonner la chair ?

Hallucinations morbides !
Voici d’étranges visions
Qui mêlent des candeurs hybrides
Au feu des noires passions.