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Page:Gilkin - La Nuit, 1897.djvu/245

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Par d’inquiétants paysages,
Sous les grands arbres ténébreux,
De tendres et pensifs visages
Éveillent l’amour dangereux ;

Mais du fond des fourrés sauvages
S’échappe un chaud halètement
Et le bruit des lointains orages
Roule parfois sinistrement.

Ah ! sur la molle adolescence,
Sa luxure, sa cruauté,
Et sur la dégénérescence
Des enfants qui m’ont écouté,

Flûte noire, voix des ténèbres,
Répands la vengeance des cieux,
Célèbre par ces soirs funèbres
La mort des insulteurs de dieux,

Et dans l’ignoble et lâche ville
Où règnent la haine et l’affront,
Suscite par mille et cent mille
Les rats qui la dévoreront !