Page:Gilkin - La Nuit, 1897.djvu/41

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Car ton âme de monstre est folle des gaîtés
Cocasses de la couche où le mourant se cabre
Dans les convulsions de la danse macabre,
Et la Mort a pour toi d’hilarantes beautés.

Qui nous expliquera ta funèbre hystérie,
Pauvre femme, produit de ce siècle empesté ?
On dit que ton baiser trouble la volonté
Et communique aux os une lente carie.

Mais de ton mâle cœur monte un puissant amour.
Comme un vin orgueilleux, plein de rouges prestiges,
Sa riche odeur de sang évoque les vertiges
Et ronge les cerveaux mieux qu’un bec de vautour.

Et c’est pourquoi, vaincu par la coquetterie
De ta forme divine et de tes noirs instincts,
En toi j’adore, enfant des sinistres Destins,
L’Horreur fascinatrice et la Bizarrerie.