Page:Gilkin - La Nuit, 1897.djvu/46

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.




LA PRIÈRE DU MATIN



Quand j’erre par la ville, imaginant en paix
Tous les Des buissons rougis d’azeroles,
Mon oreille à travers les murs les plus épais
Tous les Perçoit de hideuses paroles.

Tous les jours, en passant le long de cent maisons
Tous les Pareilles à toutes les autres,
J’entends, ô juste Dieu, j’entends les oraisons
Tous les Matinales des bons apôtres :

« Seigneur, fais qu’aujourd’hui je vole avec succès
Tous les « Mes voisins, les voleurs d’en face ;
« Contre eux qu’au tribunal je gagne mes procès,
Tous les « Quelque faux serment que je fasse.