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À Lollius


 
(Ode IX, liv. IV)



Modulés sur un rythme à nul autre emprunté,
Mes chants retentiront dans la postérité ;
L’Aufide l’a promis à mon heureuse aurore :
Je suis né près des flots dont le fracas sonore,
Dans le déclin des jours par la brise emporté,
Des horizons lointains emplit l’immensité.

Pindare, Simonide, Alcée et Sthésicore
Ne sont pas oubliés, malgré qu’au premier rang,
Homère, le plus vieux, soit aussi le plus grand ;
Les vers d’Anacréon nous ravissent encore,
Et Sapho vit toujours : le frisson pénétrant
Qu’elle imprima jadis aux cordes de sa lyre,
Fait vibrer en nos cœurs son amoureux délire.

D’autres femmes qu’Hélène ont brûlé dans leur chair
Éprise d’un amant pour sa riche parure,
Pour sa nombreuse suite, ou pour sa chevelure.
Plus d’un habile archer vécut avant Teucer.
Le beau ciel d’Illion pleura plus d’un pillage,
Avant que Deiphobe et le farouche Hector
Fussent tombés blessés dans le sanglant décor,
En voulant disputer au honteux esclavage
Leur épouse pudique et leurs petits enfants.
Autant que Sthénélus, autant qu’Idoménéc,