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pour cette raison que je propose de l’appeler la grippe violette.

2o — La grippe ordinaire débute toujours par des maux de gorge, rhumes de cerveau, courbatures fébriles.

La grippe violette ne débute jamais par des maux de gorge et de la courbature. Immédiatement la température monte à 39°, 40°, le sujet se plaint de violents maux de tête et il tousse légèrement dans les variétés pneumoniques et septicémiques. Dans la variété gastro-intestinale, le malade se plaint immédiatement de violentes douleurs dans le ventre avec suppression des matières et des gaz.

3o — Dans la grippe ordinaire, je n’ai pas noté de congestion du foie appréciable, tandis que dans la grippe violette le foie est extrêmement douloureux (point vésiculaire et région hépatique).

4o — Alors que dans la grippe ordinaire les récidives sont fréquentes, je n’ai pas encore observé un malade atteint de grippe violette qui ait récidivé. Une grippe ordinaire peut être suivie d’une grippe violette pendant la maladie, pendant la convalescence et même plus tard. Je n’ai pas noté de grippe ordinaire à la suite de grippe violette ; celle-ci semble donc conférer l’immunité.

5o — Dans le mode de propagation, il doit également exister une différence. La grippe ordinaire semble exclusivement se propager par l’air ; la grippe violette, par ses caractères de soudaineté, de gravité immédiate, ferait songer à la propagation par piqûres, par inoculation (puces, punaises, etc.).

Voici très brièvement énoncés, les principaux caractères distinctifs de ces deux formes de la grippe. Je ne doute pas qu’il en existe d’autres ; mais je me contente de signaler cette dualité dans le but de faire comprendre la nécessité d’instituer deux traitements complètement différents, suivant que l’on se trouvera en présence d’une grippe ordinaire ou d’une grippe violette.


TRAITEMENTS
a/  DE  LA  GRIPPE  ORDINAIRE


Son traitement est connu et je n’insisterai pas ; je rappellerai seulement que deux médicaments agissent particulièrement dans cette forme : les cachets de salicyliate d’analgésine et les injections de Gaïarcine. Employés dès le début ces deux médicaments suffisent à enrayer l’in-