CINQUIÈME LEÇON
LE MIROIR THÉOLOGIQUE ET LE MIROIR MORAL
LA CHAPELLE DES ESPAGNOLS ET LE CAMPO SANTO DE PISE
Un tableau de l’église dominicaine de Pise — placée sous le vocable de la « philosophe » sainte Catherine, — représente le Triomphe de saint Thomas d’Aquin. Le docteur angélique y trône ex cathedra dans une sphère d’or. Sa face bovine et ruminante se détache en fortes proportions au milieu du tableau. Des rayons issus du Très-Haut, source de toute lumière, réfléchis par Moïse, les Évangélistes, saint Paul suspendus sur les nuées, puis par Platon et Aristote qui apparaissent un peu plus bas, baignent le front et les lèvres du saint, qui semble ainsi le centre de la pensée du monde. Toutes ces lumières convergentes, divines et humaines, se fondent dans ses écrits épars sur ses genoux, pour se diviser ensuite et se distribuer sur l’Église massée au pied de ce Thabor. Un seul rayon se sépare de ce second faisceau et vient foudroyer un per-