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chaire de saint Pierre. Une de ses premières pensées fut pour la basilique d’Assise. Comme elle avait besoin de dépenses considérables, le Saint-Père ordonnait d’affecter à ces frais une fraction des aumônes. Une part devait servir à l’entretien et aux réparations urgentes ; le reste serait employé par le Provincial et le Custode « à orner, amplifier et embellir l’église, selon que leur sagesse le leur conseillerait ».

On a tout lieu de croire que le pape ne s’en tint pas là et qu’il envoya des artistes. Il en avait à Rome, comme ceux qu’il employait aux mosaïques de Saint-Jean de Latran et de Sainte-Marie-Majeure, où ils représentaient par ordre pontifical les grands saints franciscains, François et Antoine de Padoue, aux côtés de la Vierge, sur le pied d’égalité avec les saints de la vieille roche et les apôtres Pierre et Paul. C’était pour leur mémoire une promotion nouvelle. Ces mosaïques étaient terminées en 1296. Le général franciscain, Jean de Murro, appela sans tarder les auteurs à Assise. Dans la même équipe se trouvait probablement Giotto.

Il avait trente ans, étant né, près de Florence, en 1266. Il devait être déjà célèbre, bien que nous ignorions tout de ses premières œuvres. Nous savons seulement qu’il est à Rome en 1298, qu’il y fait à Saint-Pierre la fameuse mosaïque de la Navicella et, en 1300, au Latran, la fresque du Jubilé, dont il reste la figure du pape entre deux acolytes. En 1306, il est certainement à Padoue, où il achève les peintures de l’Arena. Puis, nous le perdons de vue pendant une quinzaine d’années. Vers 1320, il peint pour le cardinal Stefaneschi le beau retable de la sacristie de Saint-Pierre ; il doit être alors à Florence, où il exécute les fresques de la chapelle des Bardi. En 1328, nous le trouvons à Naples, appelé par Robert d’Anjou ; il revient en 1334, peint la chapelle du Podestat, commence