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FANTAISIE D’AMBULANCE


LES JOLIES INFIRMIÈRES


Août descend sur la verrière, écrasant d’or fondu la salle pâle où les petits lits s’alignent côte-à-côte. Aux murs, en belles majuscules, on a écrit : Silence ! Dans les lits rangés, les hommes accablés obéissent, se taisent : mais les petites infirmières groupées, si jolies, si blanches, bavardent en chuchotant, cousant vite, le nez baissé sur des morceaux de toile et de flanelle. Cela fait un bruit murmurant, susurrant, de volière chaude à l’heure pâmée de midi.