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Page:Gingras - Les Guérêts en fleurs, poèmes du terroir, 1925.djvu/100

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LES GUÉRÊTS EN FLEURS


C’est l’heure où l’âme aimante aux siens songe souvent !
Une femme, une aïeule, en priant sous le chaume,
Surveille la cuisson du pain blond dont l’arôme
S’échappe d’un vieux four sur les ailes du vent.

De plus en plus le soir voile le paysage.
Un clocher chante au loin sa prière d’amour.
La lune s’arrondit, et l’on voit tout autour
Un bel halo céleste encercler son visage.

Tout dort. Là-bas, la forge éteint son dernier bruit.
Seule, sur les grands monts dressés comme une enclume,
Scintillante et lointaine, une étoile s’allume,
Clou d’or fixant au ciel le voile de la nuit.