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MÉLANCOLIE


D’un pas lent et rythmé, des champs, le laboureur,
Au clair d’un ciel atone
Et frissonnant d’automne,
Vers sa bonne maison revient triste et rêveur.

Les beaux jours sont passés. Mortes sont les pervenches
Comme des papillons
Dansant leurs cotillons,
Les feuilles sous le vent tremblent au bout des branches.

L’une d’elles, soudain, ainsi qu’un frêle oiseau,
S’envole d’une branche ;
Et c’est une avalanche
Qui bientôt couvrira la berge du ruisseau.

Le grillon solitaire, en des gammes pleureuses
Et tristes comme un glas,
Dit sa chanson tout-bas
Aux glaneurs attardant leurs timides glaneuses.