Les bosquets mordorés ont des tons vénérables ;
Le sol pressent l’hiver et la neige venir.
Les grands troupeaux meuglants regagnent les étables.
Combien triste est l’automne et sombre l’avenir !
Les toits sont parsemés de givre dès l’aurore.
La source coule à peine et bientôt va tarir.
La campagne est en deuil et la nue incolore ;
Il semble que les bois pour toujours vont mourir !
Les logis clos devant l’âpre brise automnale,
Les esquifs renversés sur l’onde aux flots mouvants.
Tout présage à chacun la visite fatale,
Et longue et rude et morne à cette heure, des vents.
Et la grande nourrice amoureuse, la Terre,
Ne pouvant davantage à tous les siens offrir,
S’abandonne à la mort, telle une bonne mère
N’ayant plus dans son sein de lait pour les nourrir !
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TRISTESSE D’AUTOMNE
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