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LA MAISON PATERNELLE


 « Angulus ridet »

Horace (Odes, II.)

À mes très chers parents, Filialement.

I

La maison de chez-nous, à mes yeux, toute belle,
Près du verger assis aux abords du chemin
Que baigne la fraîcheur des eaux de l’Etchemin,
Garde en mon cœur, toujours, la grâce essentielle.

Bâtie au bon vieux temps par mon fier trisaïeul,
Pièce sur pièce, avec un soin où se retrace
L’amour ardent du sol conquis à notre race
Par l’honneur qui, chez-eux ne brilla jamais seul.

Et dès lors elle sut, humble et silencieuse,
À l’ombre d’un bel orme, et tout près des oiseaux
Tressant à leurs petits de fragiles berceaux,
Abriter sa famille en son âme pieuse.

Et pour s’être rempli de secrets familiers,
Son cœur anxieux semble attendre, à chaque aurore,
Ses enfants de jadis, qu’elle souhaite encore,
Grouper sur son vieux seuil aimé des peupliers.