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LES GUÉRÊTS EN FLEURS


On devine la vie indéfiniment neuve,
Toujours compatissante à nos rêves humains,
Car le jour nouveau-né, du bonheur plein les mains,
Ne connaît rien du monde où le vice s’abreuve.

Les prés se font moins gris sous le dense brouillard
Qui nonchalamment monte en un frêle nuage
Des vallons verdoyants, des abords du rivage,
Où jase au gré des flots un moulin babillard.

Mais, soudain, au village où des champs recommence
Le travail coutumier, résonne l’Angélus.
L’homme évoque en son cœur les siens qui ne sont plus
Et qui pourtant rêvaient de faire leur semence.