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Page:Ginguené - Lettres sur les Confessions de J. J. Rousseau, 1791.djvu/26

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Académie, avec une bénignité ſi perfide[1], n’eſt que rarement & ſecondairement nommé dans les Confeſſions. Diderot, qui avoit répandu l’alarme, & s’étoit emporté à des injures ſi violentes, dans une note de ſon Eſſai ſur la vie de Sénéque[2], y eſt ſouvent peint comme coupable, mais d’indiſcrétion & de légèreté, plutôt que de perfidie & de noirceur ; & toujours avec des égards bien mal payés par cette indécente & coupable ſortie.

« En rompant avec Diderot, que je croyois moins méchant qu’indiſcret & foible, j’ai toujours conſervé dans l’ame de l’attachement pour lui, même de l’eſtime, & du reſpect pour notre ancienne amitié, que je ſais avoir été

  1. Que les amis de ce ſavant, de ce littérateur diſtingué, me pardonnent cette expreſſion ! Je n’ai pu caractériſer autrement l’action inexcuſable que je déſigne ici. Les actions humaines reçoivent leur titre de ce qu’elles ſont en elles-mêmes, & non de ce que font, à d’autres égards, les hommes qui les font. Si un Dieu pouvoit calomnier, ce qu’il auroit dit n’en ſeroit pas moins une calomnie, pour être ſorti de la bouche d’un Dieu. Voyez la note V, à la fin de la quatrième lettre.
  2. Voyez la note VI, ibid.