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Page:Girard - Études sur la poésie grecque, 1884.djvu/17

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I


Deux faits frappent d’abord l’attention dans ce qu’on sait de l’histoire d’Épicharme. Ce poète comique, inventeur de son art, semble avoir fait l’effort d’esprit suivi que suppose une pareille invention dans le trouble d’une vie errante et incertaine ; et, de plus, il laissa la réputation d’un philosophe. Ce n’est pas que les aventures, même les plus graves, soient incompatibles avec le génie comique : Regnard a bien exploré l’extrême nord de l’Europe et porté les chaînes des pirates algériens ; ni qu’un auteur comique ne puisse commencer par étudier la philosophie : les leçons de Gassendi n’ont point arrêté la vocation de Molière. Mais les agitations dans lesquelles fut impliquée la première partie de la vie d’Épicharme n’ont guère d’analogue dans les temps modernes, et ses études philosophiques ne furent pas un simple