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II


Il y a d’ailleurs une considération qu’il n’est pas permis de négliger en pareille matière, c’est que l’opposition de l’État et de la famille n’est point une idée grecque : leur lutte ne peut être qu’accidentelle. Les Grecs, et en particulier les Athéniens, ne séparaient pas en principe l’État et la religion. La constitution de l’État est sortie chez eux de la religion de la famille, et, arrivé à son développement le plus complet et le plus indépendant, il conserve encore de nombreuses attaches avec cette origine religieuse. Sur plus d’un point, les progrès de la démocratie n’ont rien changé ; la cité, même après l’affaiblissement politique des Eupatrides et l’abaissement de l’Aréopage, c’est toujours la famille agrandie, placée sous la surveillance des mêmes dieux, faisant encore relever d’eux une partie considérable de ses institutions, de son droit civil et