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Page:Girard - Études sur la poésie grecque, 1884.djvu/314

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ÉTUDES SUR LA POÉSIE GRECQUE

d’Alexandrie se développait régulièrement, traversée par deux rues principales, ornées de colonnades, qui se coupaient à angle droit et déterminaient la direction des autres rues, toutes parallèles. Pour ne pas rester indigne de cet ensemble, la ville primitive, Rhakotis, étagée sur une rangée de collines, s’était en partie transformée. C’est là que se dressait le Sérapéum, auquel on montait par un escalier de cent marches, et dont les colonnades et les statues faisaient l’admiration d’Ammien Marcellin.

Par ces magnificences, les Ptolémées prétendaient imposer à la Grèce sa nouvelle capitale. La pensée du fondateur d’Alexandrie avait été plus ambitieuse encore. Ce n’était pas seulement la capitale de la Grèce qu’il avait voulu fonder ; c’était celle du monde. Admirablement placée à la limite de l’Afrique et de l’Asie, elle en devait voir affluer chez elle les richesses, offertes à l’industrieuse activité des peuples méditerranéens. Elle devenait le centre de tous les intérêts commerciaux et politiques. Ce vaste dessein ne survécut pas au conquérant, du moins dans sa grandeur primitive ; son tombeau, qu’Alexandrie conservait précieusement et qu’elle offrit aux méditations de César, en fut comme le monument. Cependant, même réduite au rôle de capitale de l’Égypte, Alexandrie était la merveille du monde grec. Si elle avait dû renoncer