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ÉTUDES SUR LA POÉSIE GRECQUE

et jeunes gens, magistrats et citoyens, qu’on la voie gravissant dans un ordre harmonieux la roche sainte, centre de la ville, autour duquel se sont groupés ses quartiers irréguliers, chacun avec son histoire et sa vie, et arrivant au Parthénon, noble sanctuaire de la déesse vierge et de l’art attique : aussitôt on sentira quelle distance sépare de la ville ancienne, toute pénétrée de la plus pure substance de l’hellénisme, cette ville improvisée, sans passé et sans foi, réunion artificielle d’éléments disparates, née d’une pensée politique et maintenue par la présence d’une dynastie étrangère au pays. On comprendra, en même temps, ce qui distingue le plus la littérature alexandrine de la littérature antérieure.

Parmi les créations des premiers Ptolémées, celle qui leur faisait le plus d’honneur, celui de leur luxe par lequel ils avaient voulu témoigner de l’élévation de leurs goûts, c’était le Musée. La Volière des Muses, comme l’appelait le satirique Timon, était un ensemble de magnifiques constructions qui avait quelque ressemblance avec notre Institut et nos grands établissements d’enseignement et d’études scientifiques. Au milieu de cours et de promenades plantées d’arbres s’élevait un édifice entouré de portiques et surmonté d’un dôme. Un exèdre, sorte de salle ouverte, très appropriée au climat de l’Egypte, était disposé pour