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Page:Girard - Études sur la poésie grecque, 1884.djvu/322

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ÉTUDES SUR LA POÉSIE GRECQUE

lui reprocher un excès de logique qui le fait paraître exclusif. Sans doute parce que le génie alexandrin est antipathique au vrai drame, il ne dit rien du théâtre. On en est un peu surpris. Non seulement la pléiade tragique rentrait dans son sujet ; mais il y avait aussi à s’occuper de la comédie, en particulier de ces dernières formes de la comédie dorienne, désignées par le nom général de phlyacographie, qui de Tarente et de Syracuse s’étaient répandues dans tout le reste de la Grèce. Dans ce genre, Alexandrie comptait parmi ses poètes Alexandre d’Étolie et ce Sotadès que Ptolémée Philadelphe fit noyer pour le punir d’un vers sur son mariage avec sa sœur Arsinoé. Dans la célèbre procession de Bacchus, dont le souvenir a déjà été rappelé, le poète Philiscus, un des sept de la pléiade tragique, s’avançait entouré des artistes dionysiaques. M. Couat nous doit un chapitre sur le théâtre alexandrin.

Ce qui explique cette omission, c’est qu’il trouvait plus à sa portée un homme qui lui paraît avec raison le type accompli de l’alexandrinisme, et qui, malgré des pertes considérables, nous a laissé de quoi l’apprécier, Callimaque. Il a fait de Callimaque le centre de son travail. Deux poètes de cette période ont été plus admirés de la postérité : Théocrite, de premier ordre dans son genre, et Apollonius de Rhodes. Mais Théocrite, bien que