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II

LA MÉDÉE D’APOLLONIUS



I


La ressemblance d’Apollonius avec Callimaque est la meilleure preuve que dans leur querelle c’est le dernier qui avait raison. Et cependant, en dépit de la logique, il est heureux qu’Apollonius n’ait pas écouté Callimaque. L’esprit souffle où il veut et comme il veut. L’épopée des Argonautiques est en général faible et froide ; ni la conception, ni le plan, ni l’action, ni les caractères, ni le style n’ont assez de force et de grandeur ; elle manque de simplicité, d’abandon, de pathétique ; enfin cette tentative pour accorder Homère avec le génie alexandrin a eu le sort auquel elle était condamnée d’avance : elle a échoué. Il n’en est pas moins vrai que, grâce à une partie considé-