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Page:Girard - Études sur la poésie grecque, 1884.djvu/339

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L’ALEXANDRINISME

ment, mais admis tous deux, en qualité de bibliothécaires, dans une place réservée au milieu des constructions royales, et il pense qu’on se plut, par un sentiment moral et religieux, à rapprocher encore davantage les deux ennemis, en se les figurant réunis dans la paisible fraternité de la mort. Quelle que soit l’origine de cette tradition sur leur commune sépulture, j’y verrais volontiers comme un symbole de leur ressemblance littéraire : ce sont deux poètes de la même famille. Ainsi l’a jugé la postérité. Les luttes d’école disparaissent à distance, les différences s’atténuent, on ne comprend plus bien les causes qui ont suscité ces terribles colères, et ce qui ressort le plus, ce sont les caractères communs qui marquent d’un même cachet les ouvrages du maître et ceux du disciple.