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Page:Girard - Études sur la poésie grecque, 1884.djvu/60

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ÉTUDES SUR LA POÉSIE GRECQUE

est resté des pièces de la seconde classe, celles dont les sujets étaient directement empruntés à la vie réelle. Voyons ce que les textes et les indications anciennes peuvent nous donner sur la nature de cette seconde espèce de comédies.

D’abord c’est à elles qu’il semble le plus naturel de rapporter pour une bonne part un assez grand nombre d’observations et de conseils conservés dans des vers détachés, où se reconnaît encore l’influence pythagoricienne ou, plus exactement, la méditation du penseur préoccupé de discipline intérieure et de pieuse direction de la vie pratique. Il suffit de choisir quelques citations pour retrouver plusieurs des principales lignes de la morale d’Épicharme.

« Une vie pieuse est le meilleur viatique pour les mortels. — Rien n’échappe à la divinité, il faut que tu le saches bien ; Dieu est lui-même notre surveillant ; rien n’excède sa puissance. — Les dieux nous vendent tous les biens au prix des fatigues. »

Avec cette idée d’un gouvernement divin, attentif et exigeant, va celle d’un gouvernement de soi-même qui rend indépendant de l’incertitude de la destinée :

« Que tes pensées conviennent à une longue vie comme à une courte. »

L’empire sur les passions, la méditation, les