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ÉTUDES SUR LA POÉSIE GRECQUE

négligences métriques s’accordaient avec les formes de langage qu’il empruntait volontiers au dialecte populaire.

Chez les Grecs, toute représentation d’une œuvre poétique faite au moyen de plusieurs personnages comprend à l’origine, avec la poésie, la musique et la danse, et la composition pour le poète consiste à combiner ces trois éléments. C’est ce que fit Épicharme sans aucun doute ; mais de quelle manière et dans quelle mesure, nous l’ignorons. La musique et la danse s’unissaient-elles à des chœurs ou à des monodies ou à certains jeux de scène ? Et d’abord le chœur existait-il dans les comédies d’Épicharme ? Oui, très probablement ; car on ne se représente guère sans chœur les deux pièces qui viennent d’être rappelées, les Danseurs et le Chant de victoire. Dans les Noces d’Hébé, il y avait sept Muses : sans doute une seule prenait la parole dans le dialogue et les autres formaient un chœur. Enfin, il est conforme aux origines de la comédie, née du cômos, qu’au moins des marches rythmées, avec des chants ou un accompagnement de flûte, aient fait partie du spectacle. D’un autre côté, sur trois cents vers environ qui sont attribués à Épicharme, il n’y en a pas un seul qui ait le caractère lyrique, c’est-à-dire où l’on reconnaisse ces mètres variés qu’Aristophane a employés dans les chants de ses chœurs, et rien n’indique que le