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Page:Girard - Études sur la poésie grecque, 1884.djvu/79

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ÉPICHARME

chœur du poète syracusain ait eu sa place marquée dans l’orchestre et y ait exécuté les figures ou les évolutions d’une chorégraphie plus ou moins ingénieuse. Ces chœurs, qui paraissent avoir existé dans certaines pièces d’Épicharme, ne ressemblaient donc nullement à ceux de l’ancienne comédie athénienne, et ce qui confirme cette conclusion, c’est qu’on voit Cratinus lui-même se passer complètement des chants du chœur dans les Ulysses, sans doute un de ses premiers ouvrages. Or il semble vraisemblable que l’exemple du maître sicilien ait été surtout suivi dans une comédie mythologique.

Ainsi, quelles qu’aient été la puissance d’invention d’Épicharme et la valeur de ses compositions dramatiques, il ne faut pas se figurer ces premières œuvres de la comédie comme réunissant déjà toutes ces richesses de combinaison et toutes ces recherches d’art que nous admirons dans Aristophane. Essayons de déterminer — ce sera la conclusion naturelle de cette étude — ce qui était resté des efforts de ce créateur de la comédie et ce que lui ont dû ses successeurs.

Nous venons d’indiquer les conditions extérieures de forme dont il donne le premier exemple : l’emploi de divers mètres poétiques avec la musique et la danse. C’était beaucoup ; en revêtant la comédie de ces formes, il lui donnait accès parmi

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